Pedaling South

L'expédition en vélo de l'Alaska à l'Argentine de Lucie et Torrey

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Panama – Colombie: là où la route se termine

May 25th, 2010 · 1 Comment

Depuis le tout début de notre aventure, des curieux nous questionnaient sur la façon dont nous comptions se rendre en Colombia à partir du Panama, là où la route entre les deux continents se termine et que la jungle se transforme en terrain de jeux pour les narcotrafiquants et les guerrillas. Muchos peligros.

La plupart des gens prennent l’avion. C’est rapide et sécuritaire. Un Américain rencontré au Nicaragua nous avait parlé d’une autre façon, peu conventionnel, mais économique et aventureuse: emprunter un petit chemin montagneux à partir d’El Llano jusqu’aux îles San Blas, puis attendre patiemment les opportunités du trafic maritime. Cela nous permettrait de naviguer sur la mer des Caraïbes, et surtout, de rencontrer les Kuna Yala, un peuple indigène du Panama.

Nous avons ainsi quitté la banlieu sud de la ville de Panama, escortés par deux policiers armés sur leur moto qui bloquait une voie de la panaméricaine en pleine heure de pointe. Sympatiques, mais un tantinet intimidants. Ils étaient, disaient-ils, responsables de notre sécurité sur leur territoire. Le tourisme est en expansion et le gouvernement prend tous les moyens nécessaires pour que les étrangers repartent sains et saufs… afin de revenir plus nombreux. Torrey a dû se sacrifier et faire notre dernière épicerie panaméenne (dans un temps record) avec l’un deux. Ils nous ont remis notre liberté une dizaine de kilomètres plus loin.

Nous étions un peu nerveux avant d’entamer le chemin vers l’Atlantique. Nous avions peu d’informations sur l’état de la route, l’eau disponible et la profondeur de la rivière (sans pont!) que nous devions traverser. Et c’est sans parler des risques de vol. On nous avait aussi prévenu plusieurs fois que la mala gente avaient l’habitude d’y dérober les visiteurs. Vrai ou pas, à force de se le faire répéter, ça entre un peu dans la tête…

La route El Llano-Carti, auparavant en glaise rouge, était, à notre grande surprise, pavée depuis un an. Heureusement, car il s’agissait d’une série de vallons si abruptes que nous devions quasi chaque fois finir la montée à pied, les dents serrées. La rivière, quant à elle, était d’une vingtaine de mètres de large, et profonde de deux pieds. En quatre allée-retour et un peu d’adrénaline, tout était de l’autre côté… un peu mouillé toutefois! Car pendant ce temps, le passage d’un camion a provoqué un déferlement emportant avec lui trois de nos saccoches à la dérive. Je n’ai jamais entendu Torrey crier si fort… et moi, courru si vite!

Et là, l’Atlantique nous attendait! Au loin, 350 petites îles dont 49 sont habités par les Kunas. Sur celles-ci, des cabanes en bamboo avec toits en feuilles de palmes. Un vrai charme! Des petites ruelles en labyrinthe permettent de se rendre d’un bout à l’autre et d’explorer tous les recoins. Les femmes portent l’habit traditionnel, les toilettes sont construites sur la mer et tous se lavent avec l’eau de la rivière transportée dans des barils par bateau. C’est complètement différent de tout ce que j’ai vu auparavant.

Nous sommes allés visiter l’île Ansuelo. Le paradis, c’est ici! Sable blanc, eau truquoise, palmiers de coco, pas de moustique… on en a bien profté!

Notre prochaine étape était de se rendre à Puerto Obaldia afin d’estampiller nos passeports pour sortir du Panana. Nous avons passé huit heures dans une launcha rapide à recevoir de l’eau salée en plein visage et à entendre nos vélos se cogner l’un sur l’autre.

Nous avons passé la nuit dans un hôtel à se faire piquer par des fourmis et des maringouins après avoir eu droit à une fouille complète par la police.

Le lendemain, nous avons pris un autre bateau jusqu’à Capurgana, en Colombie, une petite ville maritime isolée de la civilisation. De là, nous avons pris un inième bateau pour se rendre dans la grande ville portuaire de Turbo. On s’est fait convaincre de prendre l’autobus jusqu’à Cartagena, étant donné l’état désastreuse de la route. Ouf! Démontage des vélos, chemin de bouette, arrêts fréquants, autre fouille policière… il fallait avoir les nerfs solides. Nous sommes maintenant à Monteria, à mi-chemin vers Cartagena et le trajet en autobus à été tellement éprouvant (surtout pour les vélos) nous avons décidé de finir terminer le reste… en vélo!

Pour l’instant, la Colombie nous fait bonne impression. Et je sens que d’autres surprises nous attendent!

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Tags: Countries · Panama

1 response so far ↓

  • 1 Denis Champagne // May 26, 2010 at 1:04 pm

    Soyez toujours vigilants mes amis mais profitez…

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