Pedaling South

L'expédition en vélo de l'Alaska à l'Argentine de Lucie et Torrey

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Se faire arnaquer, trois fois plutôt qu’une

November 13th, 2010 · 2 Comments

Ça fait maintenant un an et un mois que nous sommes sur la route; nous avons traversé 11 pays sans pépin, sans vol, sans agression… Maintenant, les données changent.

1. Il y a moins d’une semaine – les branchés Facebook le savez depuis belle lurette! – un voleur s’est introduit dans notre appartement à Cuzco facture d’eau en main en insistant: « Vous avez un problème d’électricité » – l’eau de la douche est chauffée par un courant électrique.

Ah bon, je n’avais pas remarqué.

– De quoi s’agit-il?
– mm.. ss…

Non concluant.

– Est-ce possible de revenir quand les propriétaires seront présents?
– Ce sont eux qui m’ont dit de passer.
– Comment se nomment-ils?
– mm.. ss…

Non concluant.

Pas de réponse claire, pas de confiance claire. Mais est-une raison pour empêcher le suspect de « faire son travail? » Probablement, maintenant que j’y repense. Mais depuis le début de notre voyage, les gens nous ouvrent leur porte avec une confiance absolue; ils nous laissent errer souvent seuls dans leur palais. La roue tourne. On prône le bien par l’exemple. Je ne voulais mettre un bâton dans une roue.

Je l’ai laissé entrer, l’ai amené vers la salle de bain, et pendant que Torrey se réveillait de sa sieste, je l’ai averti discrètement de toujours l’avoir à l’oeil, ne jamais le laisser sans surveillance. Jusqu’à ce que confiance règne.

L’homme a réussi à occuper Torrey dans la cuisine en lui ordonnant de lever et descendre les fusibles. J’observais le suspect de près, mais entre un ou deux aller-retours dans la cuisine et la salle de bain, notre ami a réussi à se faufiler dans la chambre à coucher, à repérer ma ceinture de taille sur le plancher et à en sortir le bidou. « C’est réglé! », nous a-t-il dit en agrippant mon porte-monnaie sur le coin de la table au passage, avant de se diriger doucement d’un pas maladroit vers la sortie, les yeux rivés sur le plancher.

Ça nous a pris quinze minute avant de s’en rendre compte. Le mal était fait.

Damn it!

La prochaine fois… y’aura pas de prochaine fois.

2. Depuis notre entrée au Pérou, à chaque transaction, les gens font miroiter les billets, ils les regardent en transparence, les grattent. Ils vérifient leur authenticité. Quel travail laborieux! Un travail que Torrey et moi avons réservé aux autres jusqu’à ce qu’on nous rende un faux billet de 50 soles, l’équivalent de 17 $ ou 15 repas, bref une perte qui donne faim!

La question se pose: doit-on le découper et enrayer le mal ou tenter de transférer le statut de victime au suivant.

Nous avons tenté le tout pour le tout: une, deux, trois fois… à un moment donné, ça devient gênant de jouer les naïfs. À la billetterie du Machu Picchu, j’ai glissé le faux billet entre deux de cent. Le caissier l’a repéré aussitôt, comme si ses doigts avaient été brûlés en l’effleurant. Il m’a regardé, le regard rempli de sympathie (pauvre innocente touriste, ai-je cru lire dans se yeux), avant de me le rendre, poinçonné, inutilisable.

Damn it! Enfin, libérés!

3. L’anecdote précédente nous a convaincu de nous mettre à l’étude des billets, pouvoir détecter les vrais des falsifiés. Et cela a servi car en sortant du mini-bus en revenant du Machu Picchu, nonobstant qu’on ait volontairement « oublié » de nous rendre 10 soles sur les 30 qui nous revenaient, un des deux billets était faux. Comme c’est bon de le prendre sur le coup, deux fois plutôt qu’une. Surtout après avoir passé une heure avec un conducteur adolescent assoiffé de vitesse dans un véhicule dépourvu de ceinture de sécurité.

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Tags: Countries · Perou

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