Pedaling South

J’étais nostalgique de quitter la Bolivie. Ce pays qu’on déclare le plus pauvre des Amériques a un charme certain, des paysages exceptionnels, un altiplano dépourvu de montagnes russes (quel répit!) et de moustiques, des camping sauvages magiques, faciles à dénicher, sans clôture qui longent la route pour compliquer l’entrée. C’est aussi un pays simple, sans prétention, avec des ressources limitées, certes, mais tranquille.

Le passage de la Bolivie à l’Argentine est un peu comme d’aller des États-Unis au Mexique, sauf que le choc est inversé. Depuis le pays des sombreros, nous sommes habitués de côtoyer des gens qui vivent modestement, dans un certain état de pauvreté. Et là d’un seul coup, c’est l’opulence. On retrouve de tout dans les épiceries qui ont au moins quintuplées en taille: des étagères de vins à n’en plus finir, des fromages vieillis, des charcuteries fines, du lait frais, du yogourts réfrigérés – je ne crois pas avoir vu un seul frigo en Bolivie!

Des différences, il y en a à profusion. C’est maintenant facile de se débarrasser de nos déchets; les poubelles existent et sont la responsabilité de l’État . Les toilettes publiques quant à elles sont équipées d’un siège, de papier de toilette, de savon, d’eau courant et de serviettes pour les mains. La plupart des stations services offrent un signal Wifi gratuit. Nous revoilà enfin connecté plus souvent qu’autrement avec notre monde, pour le meilleur et pour le pire.

Les premiers jours sur cette nouvelle terre d’accueil, nous en avons profité à fond: steak et vin de grand cru. C’était le jour de l’an après tout, il fallait bien célébrer en grand et se gâter un peu! Mais tous ces nouveaux produits ne sont pas gratuits. Les prix ont grimpé, certains égalent même ceux des produits canadiens. On a désormais des choix à (re)faire en fonction de notre budget. Je dois avouer, j’avais un faible pour les comedors péruviens et boliviens: pour 1,50$, on nous servait l’unique plat qu’il y avait sur le menu. C’était simple, délicieux et on y allait chaque jour quand c’était possible. Maintenant, c’est le retour de snacks et de sandwichs sur le bord de la route.

Mais bon, laissons ma nostalgie de côté.

L’Argentine a un charme extraordinaire, pas étonnant que ce soit une destination touristique en vogue. Tant mieux car nous passerons plusieurs mois ici. Prochainement, nous irons visiter quelques vignobles dont celui de la famille Zuccardi qui produit entre autres le Fuzion, le vin le plus bu dans la belle province. On vous tiendra au courant, bien entendu.

Nous sommes à Salta depuis six jours, en attente d’un paquet libéré sous peu par les douanes. C’est ma nouvelle caméra, mon outil de travail, mon joujou et aussi le prolongement de ma mémoire visuelle. Vendredi, nous avons harcelé les fonctionnaires de la poste et eu la promesse qu’on pourrait repartir aujourd’hui avec le-dit paquet. Je garde mes doigts croisés…

Pendant que j’ai votre attention, j’aimerais remercier tout ceux qui nous ont écrit récemment, envoyés des voeux de nouvelle année et de support moral. C’est tellement agréable de vous lire, ça motive et encourage lors des moments plus difficiles… et il y en a régulièrement, mine de rien…

À bientôt!