Pedaling South

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Une rue au nord d’où était le restaurant La Plancha. Voilà l’adresse officielle d’Éco Sud, le tout nouveau partenaire de Cyclo Nord-Sud. Regina et Livio nous ont pris sous leurs ailes dès notre arrivée. C’est en face d’une tasse de café instantanné noir trop sucré qu’ils nous ont demandé quels étaient nos plans. Ils était tard, et après une journée à rouler dans les montagnes, nous étions épuisés. «Eh bien… nous aimerions nous reposer ce soir, et demain, découvrir l’organisme, tout simplement!», lui laisse-t-on savoir. Ils se regardent, marmonnent quelques mots et organisent aussitôt notre journée du lendemain.

- Bon. D’abord, rendez-vous dans mon bureau à la première heure pour une présentation générale. Puis, avec l’architecte Marco, nous irons sur le terrain rencontrer les jeunes apprentis à l’école de construction et voir les projets d’habitation. En après-midi, Regina vous expliquera tout ce que vous voulez savoir sur le département vélo. Ça vous va?

Bien sûr que ca nous va!

Nous lançons la tente dans la spacieuse place centrale d’Éco Sud, maintenant désertée. L’endroit est paisible, l’air est frais. Le seul son que nous entendons est celui du vent fouettant les feuilles des arbres. Nous avons accès à tout: électricité, cuisine, table de travail, douche et Internet haute-vitesse. Tout un luxe!

Le lendemain, Livio et l’équipe de la direction nous fait une présentation PowerPoint d’Éco Sud depuis ses touts premiers débuts il y a environ 30 ans. Historique impressionnante! (lisez le post de Torrey!) Depuis, les projets d’aide locale et internationale se sont multipliés partout où le besoin s’en est fait sentir. C’est du concret! Voilà de l’énergie bien investie! La réunion est soudainement interrompue: rafraichissements de Coca et des biscuits Oreo pour tout le monde.

Aussitôt la présentation terminée, nous sautons dans un véhicule. Nous n’avons pas une seconde à perdre. Nous devons faire le tour de Jinotepe et des villages environnants afin de visiter toutes les constructions passées et les projets en cours. Il y a beaucoup a voir!

Après un repas copieux au restaurant La Sardina, nous reprenons en après-midi avec le département vélo. Les entrepôts sont presque vides. «Ce sont des répercussions de la crise économique américaine», nous explique Regina. Le nouveau partenariat avec Cyclo Nord-Sud s’est scellé juste à temps! (Plus de donations = plus de vélos. Regardez aussi les dates de collectes de vélos à venir dans votre régions!)

Nous avons passé la journée à cumuler de l’information, à se rendre d’un endroit à un autre, à écouter ce que tous et chacun avaient à nous partager. Peut-être devrions nous rester une journée de plus?! Cela nous permettrait de faire un peu de travail…

Les yeux de Marco s’illument alors. «Si vous restez une journee de plus, nous irons visiter Granada et ses ruines (la capitale touristique du Nicaragua), voir l’église où William Walker s’est autodéclaré président en 1856 (?!!!). Puis, nous filerons au volcan actif de Masaya observer le cratère enfumé. De là, nous nous rendrons au belvedère de Catarina regarder le couche du soleil en écouter les mariachis.» Et c’est ce que nous avons fait en un après-midi seulement en trouvant le temps de s’arrêter manger les meilleurs vigarónes du pays, la poutine nicaraguayenne: sur un lit de yuca, déposez quelques chicharróne (genre d’oreille de Christ en plus gros et plus gras) et arrosez d’une salade de choux. Enveloppez le tout dans deux feuilles de bananier et le tour est joué. Délicieux, mais probablement pas très bon pour le coeur!

L’image que j’avais du Nicaragua était principalement construite à travers les nouvelles mediatiques peu reluisantes qui se résument à des scènes de désastres naturels (l’ouragan Mitch de 1998), de pauvreté et conflits géopolitiques. Maintenant, je vois des gens énergiques et proactifs, capables de rebâtir un beau pays – tierra de lagos y volcanes – , malheureusement endommagé.

Au moment où vous lisez ces lignes, nous sommes en route vers le Costa Rica… l’aventure se poursuit!