Depuis le tout début de notre aventure, des curieux nous questionnaient sur la façon dont nous comptions se rendre en Colombia à partir du Panama, là où la route entre les deux continents se termine et que la jungle se transforme en terrain de jeux pour les narcotrafiquants et les guerrillas. Muchos peligros.
La plupart des gens prennent l’avion. C’est rapide et sécuritaire. Un Américain rencontré au Nicaragua nous avait parlé d’une autre façon, peu conventionnel, mais économique et aventureuse: emprunter un petit chemin montagneux à partir d’El Llano jusqu’aux îles San Blas, puis attendre patiemment les opportunités du trafic maritime. Cela nous permettrait de naviguer sur la mer des Caraïbes, et surtout, de rencontrer les Kuna Yala, un peuple indigène du Panama.
Nous avons ainsi quitté la banlieu sud de la ville de Panama, escortés par deux policiers armés sur leur moto qui bloquait une voie de la panaméricaine en pleine heure de pointe. Sympatiques, mais un tantinet intimidants. Ils étaient, disaient-ils, responsables de notre sécurité sur leur territoire. Le tourisme est en expansion et le gouvernement prend tous les moyens nécessaires pour que les étrangers repartent sains et saufs… afin de revenir plus nombreux. Torrey a dû se sacrifier et faire notre dernière épicerie panaméenne (dans un temps record) avec l’un deux. Ils nous ont remis notre liberté une dizaine de kilomètres plus loin.
Nous étions un peu nerveux avant d’entamer le chemin vers l’Atlantique. Nous avions peu d’informations sur l’état de la route, l’eau disponible et la profondeur de la rivière (sans pont!) que nous devions traverser. Et c’est sans parler des risques de vol. On nous avait aussi prévenu plusieurs fois que la mala gente avaient l’habitude d’y dérober les visiteurs. Vrai ou pas, à force de se le faire répéter, ça entre un peu dans la tête…
La route El Llano-Carti, auparavant en glaise rouge, était, à notre grande surprise, pavée depuis un an. Heureusement, car il s’agissait d’une série de vallons si abruptes que nous devions quasi chaque fois finir la montée à pied, les dents serrées. La rivière, quant à elle, était d’une vingtaine de mètres de large, et profonde de deux pieds. En quatre allée-retour et un peu d’adrénaline, tout était de l’autre côté… un peu mouillé toutefois! Car pendant ce temps, le passage d’un camion a provoqué un déferlement emportant avec lui trois de nos saccoches à la dérive. Je n’ai jamais entendu Torrey crier si fort… et moi, courru si vite!
Et là, l’Atlantique nous attendait! Au loin, 350 petites îles dont 49 sont habités par les Kunas. Sur celles-ci, des cabanes en bamboo avec toits en feuilles de palmes. Un vrai charme! Des petites ruelles en labyrinthe permettent de se rendre d’un bout à l’autre et d’explorer tous les recoins. Les femmes portent l’habit traditionnel, les toilettes sont construites sur la mer et tous se lavent avec l’eau de la rivière transportée dans des barils par bateau. C’est complètement différent de tout ce que j’ai vu auparavant.
Nous sommes allés visiter l’île Ansuelo. Le paradis, c’est ici! Sable blanc, eau truquoise, palmiers de coco, pas de moustique… on en a bien profté!
Notre prochaine étape était de se rendre à Puerto Obaldia afin d’estampiller nos passeports pour sortir du Panana. Nous avons passé huit heures dans une launcha rapide à recevoir de l’eau salée en plein visage et à entendre nos vélos se cogner l’un sur l’autre.
Nous avons passé la nuit dans un hôtel à se faire piquer par des fourmis et des maringouins après avoir eu droit à une fouille complète par la police.
Le lendemain, nous avons pris un autre bateau jusqu’à Capurgana, en Colombie, une petite ville maritime isolée de la civilisation. De là, nous avons pris un inième bateau pour se rendre dans la grande ville portuaire de Turbo. On s’est fait convaincre de prendre l’autobus jusqu’à Cartagena, étant donné l’état désastreuse de la route. Ouf! Démontage des vélos, chemin de bouette, arrêts fréquants, autre fouille policière… il fallait avoir les nerfs solides. Nous sommes maintenant à Monteria, à mi-chemin vers Cartagena et le trajet en autobus à été tellement éprouvant (surtout pour les vélos) nous avons décidé de finir terminer le reste… en vélo!
Pour l’instant, la Colombie nous fait bonne impression. Et je sens que d’autres surprises nous attendent!
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From the beginning, we’ve seen this expedition as falling into a series of chapters – the wild North, the stormy Pacific, the vast Baja desert – each its own journey with a different set of challenges, dangers and draws. But from the moment we left Mexico, it became clear that we’d crossed into a whole new volume. The very nature of our voyage changed.
For one, we started staying with families almost every night, which meant a lot more contact with locals. There are virtually no campgrounds in Central America and it’s hard to just pull off the road and camp. Most land not used for agriculture or livestock is either steep mountainside or impenetrable jungle, or both. It’s common, however, for households outside of large cities to have a grove of fruit trees with chickens and turkeys roaming around, which means it’s easy to pitch a tent without being in the way. So at the end of each day, we’d scout for a home with lots of space and ask if we could rest for the night.
Ninety-nine percent of the people we approached reacted as if it were the most natural thing in the world to have strangers sleep in their yard. Our hosts would typically come over for a chat while we were setting up the tent and preparing supper. Many times we were offered a much appreciated shower, and almost as often a gift of plantains, mangoes, avocados or bananas. Sometimes we simply satisfied our mutual curiosity about who we are, where we’re from and what our daily lives are like. And sometimes we had truly great conversations into the night.
This contact gave us a real sense of the distinct cultures (shared attitudes, assumptions, and so on) of each country: the generosity and warmth of Guatemalans; the struggle for positive change in El Salvador; the openness and easy smiles of Hondurans; the pride and solidarity of Nicaraguans; the laid-back, pura vida approach of Costa Ricans; the sophistication and straightforwardness of Panamanians.
In Central America we met with three Cyclo Nord Sud partners – one in El Salvador and two in Nicaragua – which added a new dimension to our little ride south. We were moved by the dedication of those working for CESTA, the ANNV and EcoSur, and were able to see first hand how much each organization contributes to its respective community. We came away happy to have the privilege of playing some small role in the noble work these groups accomplish with limited resources and seemingly unlimited energy.
Believe it or not, the actual cycling was not always easy; we hit nosebleed altitudes where it felt like we were breathing through pinched straws, rode through scorched lowlands where the thermometer flirted with 50 degrees Celsius and were crushed by debilitating humidity through the Pacific’s coastal rainforests. To offset our masochistic suffering, we spent four long and luxurious rest periods spread out over Guatemala (San Pedro la Laguna and Antigua), Costa Rica (Ojochal) and Panama (Chame – Altos del Maria). During these breaks we were hosted by transplanted Quebecers (Sophie, Genevieve, Robert and Marie-Danielle and Sylvain and Diane). These bouts with our countryfolk gave us great comfort and much appreciated chances to decompress.
It seems fitting that our overstimulating, overwhelming race through six countries in two months should culminate with a radical break from even basic references of familiarity with our departure from the Pan-American Highway into the dumfounding jungle wilderness of Kuna Yala San Blas on the Carribean coast of Panama. While waiting for our boat to Columbia, we spent two days sleeping in a bamboo hut with a palm-thatched roof on Carti Sugdub, the centre of 49 inhabited Islands of the Kuna nation, where dugout canoes are the main means of transportation. Details to come.

We are now in South America. Capurgana, Columbia to be precise. And we have a strange feeling that our adventure is just beginning…
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Nous sommes au Panama!
We are in Panama!

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Enfin, je ne vois pas ce que ça peut être d’autre! Ce matin, notre tente, notre
home sweet home que nous chérissons tant, était aussi trouée qu’un fromage suisse. Le genre de trous qui laissent passer la pluie, le vent, le froid…
Mais que s’est-il passé, pour l’amour du bon Dieu?!
Nous nous croyions bien chanceux hier soir, en fin de journée, d’avoir trouvé une cabane abandonnée. Elle était insalibre, mais ne semblait pas héberger de trop de bestioles. Nous avons vu pire, s’était-on dit! Nous n’y sommes pas vus de la route et le toit empêche partiellement la pluie d’y entrer – nous devons réimperméabiliser notre tente. Il n’en fallait pas plus pour nous convaincre!
Au petit matin, Torrey secoue ses chaussures; une coquerelle y avait trouvé refuge pour la nuit. Puis, dans notre cuisine improvisée, des milliers de petites fourmis rouges, celles qui mordent, s’était régalées d’un vieil emballage de fromage oublié sur le comptoir.
Nous commençons alors à démonter la tente. Nous avions laissé la toile du vestibule tomber sur le côté afin de sauver de l’espace. Les planches de bois sur lequelles reposait le vestibule étaient, on suppose, un nid à termites. Ils ont dû se régaler toute la nuit.
Après avoir plié la tente qui était sur une surface gélatineuse verdâtre, un sentiment de dédain extrême s’est alors emparé de moi. Pour la première fois du voyage, j’ai ouvert ma minibouteille de Purel.
Nous nous sommes arrêtés à 50 km de la frontière du Panama dans une station de pesage pour véhicules lourds. Il y a avait, par pur hasard, une corde à linge, un lavabo extérieur et une hose, juste là, pour nous, pour le grand nettoyage et la scéange de patchage qui nous attendait.
Merci, duk-tape!
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After a week of battling parasites in paradise, Team Pedaling South is officially BACK ON THE ROAD! While there was some discomfort to be sure, our convalescence in Ojochal, Costa Rica was one of the highlights of our trip so far. We spent it in excellent company after an amazing chance encounter. We sipped bubbly and red wine, ate aged gouda that brought tears to our eyes, and spent evenings discussing literature and politics. Our days were spent languishing in hammocks, in the pool, in the jacuzzi and at the beach.
Keep your eyes on our MAP, cause we’re ON THE MOVE! Panama, Ho!

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Il tombe des cordes. La saison des pluies vient de commencer. Chaque jour en fin d’après-midi, et de plus en plus tôt, les nuages s’assombrissent et se déversent (sur nous) jusqu’au lendemain. J’avais oublié ce qu’était négocier avec la pluie. Je ne m’en était pas ennuyée. Lorsqu’on était dans les préparatifs de départ, on prévoyait être bien plus loin à ce moment de l’année et ainsi éviter le déluge.
La pluie et quelques problèmes de santé ont rendu notre séjour au Costa Rica un peu difficile. D’abord, mon entrée dans le pays a été marquée par un épisode de déhydratation: nausées, maux de tête et perte d’appétit totale. Je n’avais jamais vraiment pris ce mal au sérieux jusqu’à ce jour. Deux verres d’eau et c’est réglé, me disais-je. Et non! Ça m’a pris trois jours à me réhydrater suffisamment pour redevenir fonctionnelle. On a même dû s’arrêter en plein début d’après-midi et monter la tente pour faire une sieste de deux heures à l’ombre.
Puis, le tour de Torrey est venu. Depuis sa fièvre au Salvador, son estomac fait des siennes. Diarrhée, vomissements et constipation avant le retour à la normale. Le cycle est revenu trois fois avant qu’on réalise que quelque chose n’allait pas. Il a fait appel à l’expertise d’un médecin pour règler le problème. Le traitement antiparasite est maintenant entamé; ce n’est qu’une question de temps avant le retour de la forme.
Heureusement, nos malchances sont toujours entrecoupées d’une bonne dose de providence. Au moment où j’écris ces lignes, par exemple, nous sommes au sec (yeah!), confortablement installés dans un petit appartement privé, entourés de bananiers. Robert et Marie-Danielle, un couple de Montréal installé ici depuis huit ans, nous hébergent dans leur domaine. Tout a commencé quand Robert nous a arrêté sur la route pour nous faire une proposition: «Je vous loge, je vous offre un souper, je vous donne accès à ma piscine et à mon bain tourbillon, et en échange, on parle vélo.» Il est un pilote d’avion expérimenté. Elle est une écrivaine prolifique reconnue. Ils ont fait le tour du monde avec leur deux enfants en voilier. Maintenant, il trippent vélo. On n’a pas hésité longtemps avant d’accepter l’invitation!
Le Costa Rica est un pays impressionant, à la hauteur de sa réputation: faune exotique (perroquets, singes, etc.), flore verdoyante et colorée, plages paradisiaques, montagnes mystiques et habitants accueillants et civilisés – fini le machoïsme et les sifflements vulguaires! Ce n’est pas étonnant que les touristes soient si nombreux à visiter ce coin de paradis qui a tout pour plaire. On dit même qu’il s’agit des États-Unis de l’Amérique latine, et pour cause. La qualité de vie se rapproche de celle des pays industrialisés. Même les vendeurs de bananes semblent avoir un commerce fleurissant. Je trouve aussi réconfortant de voir tous les enfants aller à l’école ou des familles habiter dans des maisons qui ne sont pas faites en carton. Ça semble idéal de mon point de vue, même si je sais que tous ne roulent pas sur l’or. Le contraste est frappant avec les pays voisins qui ont été ravagés par des guerres civiles, des ouragans et autres désastres.
Nous serons de retour sur la route d’une journée à l’autre, prêt à affronter un Panama pluvieux!
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